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Le bassin versant de la Charente

L’aire géographique du PGE Charente concerne six départements (Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Dordogne, Vienne et Haute-Vienne) et un bassin versant de 10 140 km².

Le bassin de la Charente est sous l’influence d’un climat de type océanique. La pluviométrie est comprise entre 700 et 1000 mm par an (moyennes annuelles). Sur les cinq mois d’étiage de juin à octobre, la pluviométrie cumulée est en moyenne de 300 mm avec une variabilité forte (de 150 à 500 mm). Sur cette même période, l’ETP – évapotranspiration potentielle – est d’environ 520 mm.

L’occupation du territoire du bassin Charente est dominée par l’agriculture. La partie amont est également dense en massifs forestiers. La viticulture s’est développée sur la partie médiane autour de Cognac. Environ 10% de la surface agricole est irriguée, majoritairement pour la culture du maïs. Les surfaces irriguées ont sensiblement diminuées depuis 2004.

La totalité du bassin de la Charente est classé en Zone de Répartition des Eaux (ZRE), ce qui reconnaît l’existence d’un déséquilibre durable entre la disponibilité de la ressource et les besoins en eau des usages et des milieux aquatiques.

Le fleuve Charente bénéficie d’une réalimentation en étiage grâce aux retenues de Lavaud et de Mas Chaban, construites respectivement en 1989 et 1999. Le volume stocké par les deux barrages est de 24 million de m3.

Les relations entre les cours d’eau et les nappes souterraines sont mal connues. Certaines nappes permettent de soutenir les débits des cours d’eau pendant une partie de l’étiage. Leur capacité est très variable en fonction de la nature géologique du sous-sol. A l’inverse, l’eau de la Tardoire et du Bandiat se perd en souterrain et alimente la nappe du karst de la Rochefoucauld.

Le karst de la Rochefoucauld constitue un important réservoir d’eau. Le débit à l’exutoire du karst, aux sources de la Touvre (seconde résurgence de France) est supérieur au débit de la Charente en période d’étiage.

Les marais de Rochefort, au nord de la Charente et les marais de Brouage, au sud, sont alimentés par l’eau du fleuve Charente à travers un important réseau de canaux. La réserve de Breuil-Magné d’une capacité de 1 million de m3 constitue une réserve tampon et peut être mobilisée en cas de débits insuffisants sur la Charente.

La partie estuarienne du bassin versant est sous l’influence de la marée.

Une ressource nécessaire à de multiples usages

La Charente, et son principal affluent à l’étiage la Touvre, sont les principales ressources des départements de Charente et Charente-Maritime pour la production d’eau potable. L’eau de la Charente alimente également l’agglomération de La Rochelle, les îles et le littoral charentais. La consommation en eau potable est plus importante en été, liée à l’activité touristique.

L’irrigation apporte une plus grande stabilité de la production agricole et rend possible la culture de plantes ayant d’importants besoins en eau (maïs). Mais le besoin de prélèvement se concentre sur la période où la ressource est limitante (juin à août).

Sur le bassin Charente, 59% des prélèvements en eau concernent l’irrigation des terres agricoles, 40% l’alimentation en eau potable des populations et 1% les besoins de l’industrie. Les eaux de surface sont les plus sollicitées.

La production ostréicole (huîtres du bassin Marennes Oléron), dépend d’apports en eau douce suffisants tout au long de l’année pour le bon développement des coquillages.

Le maintien d’écoulements estivaux dans les rivières est indispensable pour la vie aquatique et la circulation des espèces piscicoles.

De trop faibles débits ne permettent pas l’évacuation et la dilution des pollutions, dans les cours d’eau qui sont déjà soumis à des pressions polluantes importantes, aggravant ainsi la situation.