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Qu’est-ce qu’un « étiage » ?

L’étiage correspond à la période de l’année où le niveau d’un cours d’eau atteint son point le plus bas (basses eaux). Sur le bassin versant de la Charente, il peut intervenir entre juin et octobre.

Ce phénomène est la combinaison de deux facteurs :

  • un déficit pluviométrique (sécheresse) combiné à une évapotranspiration forte,
  • une pression de prélèvement forte dans les cours d’eau et les nappes d’accompagnement (en particulier pour les besoins de l’irrigation).

Lorsque l’étiage est très prononcé, le cours d’eau se retrouve en « assec ». La survenue des assecs peut également être aggravée par des aménagements : rectification des cours d’eau et drainage qui évacuent l’eau trop rapidement, mauvaise gestion des ouvrages en rivière empêchant le passage d’un débit suffisant (« débit réservé »), etc.

A noter que sur le bassin Charente, quelques cours d’eau présentent naturellement des assecs qui sont causés par un sous-sol karstique : l’eau passe en souterrain et peut ressurgir plusieurs kilomètres en aval.

Les débits des cours d’eau sont mesurés grâce à 28 stations hydrométriques réparties sur le fleuve Charente et sur ses principaux affluents. Un réseau de piézomètres vient compléter la connaissance du fonctionnement hydrologique du bassin versant en renseignant sur le niveau des nappes d’eau souterraines.

Le suivi en continu des débits permet de définir des seuils de gestion.

Le Débit Objectif d’Etiage (DOE) est la valeur de débit :

  • au-dessus de laquelle sont assurés la coexistence normale de tous les usages et le bon fonctionnement du milieu aquatique,
  • qui doit être en conséquence garantie chaque année pendant l’étiage (avec une tolérance de défaillance 2 années sur 10).

Le Débit de Crise (DCR) est la valeur de débit :

  • au-dessous de laquelle sont mises en péril l’alimentation en eau potable et la survie des espèces présentes dans les milieux,
  • qui doit en conséquence être impérativement sauvegardée par toutes mesures préalables, notamment de restriction des usages.

Historique des actions de l’Institution sur la thématique des étiages

1989 – Création du barrage-réservoir de Lavaud, retenue de 10 Mm3 sur la Charente amont, propriété de l’Institution, destinée à soutenir le débit d’étiage du fleuve. En avril 2000, une deuxième retenue de 14 Mm3 voit le jour pour la reconquête des débits objectifs sur le même axe : le barrage de Mas-Chaban, propriété du Conseil général de Charente.

1992 – Signature d’un Protocole relatif à la gestion des eaux du bassin de la Charente par l’Institution, l’Etat, l’Agence de l’eau Adour Garonne et certains usagers. Les grands principes fondateurs sont la priorité de l’alimentation en eau potable des collectivités, le maintien de débits et de niveaux minima dans les rivières, l’économie de l’eau, la diminution des rejets polluants et l’amélioration de la ressource en eau disponible. Ce protocole a notamment abouti à la mise en place du suivi des prélèvements à l’aide de compteurs, la construction du barrage de Mas-Chaban et la tarification de l’eau sur la partie réalimentée du bassin.

1993 – Signature d’une « Convention sur l’utilisation par l’agriculture des eaux du fleuve Charente entre les barrages de Lavaud et Mas Chaban et la ville d’Angoulême ». Elle prévoit la mise en place d’une commission de gestion afin d’organiser les prélèvements dans le fleuve et sa nappe d’accompagnement, ainsi que la participation des agriculteurs au prix de l’eau qu’ils prélèvent.

1994 – Classement de la totalité du bassin versant de la Charente en zones de répartition des eaux par le décret n° 94-354 du 29 avril 1994, zones présentant une insuffisance, autre qu’exceptionnelle, des ressources par rapport aux besoins.

1995 – Mise en place d’un tableau de bord de la ressource en eau (TBRE), pour améliorer la gestion quantitative et satisfaire les différents usages de l’eau sur le bassin en période d’étiage, en partenariat avec l’Agence de l’eau Adour Garonne.

2001 – Mise en ligne du TBRE sur internet.

2002 – Initiation du Plan de Gestion des Etiages (PGE) de la Charente. Le PGE a pour objectif d’organiser le partage concerté et équitable de la ressource en eau quatre années sur cinq pour en améliorer la gestion. La gestion de la crise qui se produit la cinquième année « sèche » reste du ressort de la Police de l’eau.

2004 – Approbation du Protocole du PGE Charente