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Analyses de vulnérabilité à l’échelle du PAPI

L’EPTB Charente a réalisé en 2015-2016 une étude d’identification des entreprises et des édifices patrimoniaux situés dans les zones à risque d’inondation.

On dénombre dans ces secteurs sensibles du périmètre du PAPI Charente & Estuaire :

  • Environ 4 500 entreprises (industries, commerces, administrations, sièges d’exploitation agricole, travailleurs à domicile…) représentant près de 15 000 emplois,
  • Environ 80 édifices patrimoniaux (monuments historiques, bâtiments hébergeant des fonds anciens, musées) dont 16 sont des musées.

Carte de densité d’entreprises en zone inondable (cabinet Risque & Territoire)

Ces bâtiments ayant été localisé, la phase suivante de l’étude a consisté à évaluer une vulnérabilité « théorique » en exploitant des informations relatives aux cotes des inondations de référence et du terrain naturel et des informations plus qualitatives relatives à l’importance stratégique du bâtiment pour le territoire (utilité en matière de gestion de crise, importance du patrimoine culturel). L’information de hauteur d’eau prévisionnelle au droit du bâtiment n’étant déterminée que dans les zones couvertes par un PPRI, seuls 55 % des enjeux « entreprise » et 50 % des enjeux « patrimoine » ont fait l’objet de l’attribution d’un indice de vulnérabilité présumé.

Ainsi, parmi les bâtiments inondables indicés,

  • 15 % des entreprises ont été considérées comme étant présumées particulièrement vulnérables pour le territoire.
  • 30 % des édifices patrimoniaux sont particulièrement vulnérables au risque d’inondation.

Extrait d’une fiche d’édifice patrimonial (cabinet Risque & Territoire)

Une campagne de sensibilisation, spécifique aux zones de débordement de cours d’eau, a été déployée et ciblée notamment sur les bâtiments considérés comme les plus vulnérables.

Ont été diffusés :

Diagnostics de vulnérabilité du bâti à Rochefort

La Ville de Rochefort a proposé aux occupants situés en zone à risque de submersion marine la réalisation gratuite d’un diagnostic de vulnérabilité (plus de 600 bâtiments ciblés).

Le diagnostic avait pour objet de fournir au propriétaire :

  • une synthèse des données sur le risque encouru ;
  • une description et un levé topographique du bâtiment ;
  • une liste des dégâts potentiels sur le bâti et ses équipements en se référant au niveau de submersion marine indiqué dans le Plan de Prévention des Risques Naturels ;
  • un programme hiérarchisé de travaux recommandés pour réduire la vulnérabilité.

Diagnostic de vulnérabilité d’une habitation (© EPTB Charente)

En 2014 et 2015, ce sont ainsi 315 bâtiments qui ont été diagnostiqués (289 habitations et 26 bâtiments publics ou locaux d’entreprises). Les 300 autres bâtiments ciblés dans les enjeux à traiter ont fait l’objet de simples levés topographiques, leurs propriétaires ayant décliné la proposition de diagnostic ou n’ayant pas pu être contactés. Ces informations topographiques agrégées à l’échelle de la ville de Rochefort ont permis par extrapolation des diagnostics d’apprécier la vulnérabilité de la ville et d’évaluer les coûts prévisionnels de mesures de réductions de la vulnérabilité.

Cette campagne de diagnostics a été un vecteur de sensibilisation individualisée de la population et a alimenté les réflexions sur l’étude stratégique de protection de l’estuaire de la Charente.

 

[maxbutton id= »4″ ]  Par ailleurs, la Ville de Rochefort a équipé en 2015 la Corderie Royale, bâtiment emblématique du patrimoine historique de l’estuaire de la Charente, de 43 batardeaux. Ces équipements non intrusifs (aucune fixation sur l’existant à la demande de l’Architecte des Bâtiments de France) sont positionnés en cas d’alerte submersion rouge sur l’ensemble des portes identifiées afin d’assurer une protection du bâtiment jusqu’à la cote de 4,40 m NGF (niveau PPRN).

Batardeau installé sur l’une des entrées de la Corderie Royale (© EPTB Charente)

Etude de vulnérabilité de la ville de Saintes

Cette étude s’est inscrite dans le prolongement des conclusions des études hydrauliques du PAPI, recommandant d’orienter la stratégie de prévention des inondations à Saintes vers la réduction de la vulnérabilité. La Ville de Saintes a donc engagé fin 2019 une étude pré-opérationnelle de réduction de la vulnérabilité de son hyper-centre, qui s’est achevée en septembre 2020.

En s’appuyant sur trois niveaux de crue de la Charente, la crue fréquente de période de retour 20 ans, la crue moyenne de période de retour 100 ans et la crue exceptionnelle de période de retour 1 000 ans, la première phase de l’étude a consisté à cartographier et caractériser les différents enjeux exposés aux inondations : bâtis, réseaux (électricité, gaz, assainissement, etc.), voirie, itinéraires de transport en commun, gestion des déchets.

Différents indicateurs ont ensuite été utilisés pour évaluer la vulnérabilité de la ville en matière de sécurité des personnes, de dommages aux biens ou encore de capacité de retour à la normale après une inondation. Cet état des lieux doit nourrir les projets en termes de sensibilisation au risque et de diagnostics de vulnérabilité du bâti.

Quelques chiffres clés pour la crue centennale, dans la zone d’étude :

  • 1 450 logements implantés dans la zone inondable dont 650 ont leur plancher situé sous le niveau d’inondation
  •  385 logements exposés à des hauteurs d’eau supérieures à 1 m
  • entre 9 et 16 M € de dégâts estimés pour les habitations
  • 303 entreprises concernées par le risque d’inondation
  • 1 musée, 1 monument historique et 6 autres établissements publics installés dans la zone à risque