Lancement du programme d’amélioration des connaissances sur les bivalves d’eau douce

Publié le 8 juillet 2022
Préservation des poissons migrateurs

Méconnus du grand public, les bivalves d’eau douce font partie des espèces les plus menacées au monde. L’EPTB Charente mets en œuvre un programme d’acquisition des connaissances à l’échelle du fleuve.

Grande mulette, Mulette épaisse ou encore Pisidie des marais… Ces noms ne vous disent rien ? Ces bivalves ou moules d’eau douce, méconnus du grand public, sont pourtant des espèces emblématiques du fleuve Charente dont la survie est aujourd’hui menacée. À titre d’exemple, la Grande Mulette, dont la France concentre, à elle seule 95 % de la population mondiale, est aujourd’hui classée « en danger critique d’extinction », au même titre que le Rhinocéros noir. Le fleuve Charente héberge ainsi 3 des bivalves d’eau douce les plus menacés de l’hexagone. Véritable havre de biodiversité, on y trouve au total 27 espèces soit les ¾ des bivalves de France.

Pleinement engagé dans la préservation des espèces aquatiques, l’EPTB Charente a déployé le 27 juin 2022 un programme d’acquisition de connaissances de ces bivalves d’eau douce. Financé par la DREAL Nouvelle-Aquitaine, il a pour ambition d’inventorier le cortège de bivalves d’eau douce et d’améliorer la connaissance sur la répartition de ces espèces emblématiques et indicatrices de la qualité des eaux.

Première pierre de cette opération : la réalisation, en partenariat avec le laboratoire SPYGEN, de prélèvements d’ADN environnemental entre Chaniers et Mansle. Sur 20 points de prélèvements, l’ADN récupéré par filtration de l’eau permettra de détecter les bivalves présents et de préciser leur distribution géographique sur le linéaire du fleuve.

De nouvelles espèces ou des espèces exotiques envahissantes comme l’Anodonte chinoise, actuellement en expansion en France, pourraient également être détectées. En fonction des résultats, des prospections de terrain complémentaires et des préconisations de gestion seront réalisées.

Pour aller plus loin

Les grands bivalves d’eau douce ont un cycle remarquable qui fait intervenir un poisson hôte : leur larve se développe pendant quelques semaines dans ses ouïes avant de rejoindre le fond du fleuve pour grandir. Les moules d’eau douce ont un rôle prépondérant dans l’écosystème et la transparence des eaux du fleuve : on estime qu’un seul individu filtre environ 40 litres par jour. La préservation des bivalves d’eau douce est aujourd’hui un enjeu global. Sur les 1 200 espèces répertoriées sur Terre, plus de la moitié sont en danger d’extinction. La qualité de l’eau, l’hydromorphologie, les assecs et l’introduction d’espèces invasives sont les principales menaces qui pèsent sur ces espèces.